Les parties prenantes du secteur forestier : un guide complet pour en comprendre l’écosystème

Les parties prenantes de l’industrie forestière reflètent la réalité de ce secteur aux innombrables ramifications.

La foresterie, qui concerne la conservation, l’aménagement et l’exploitation des forêts, implique une multitude d’acteurs engagés dans des activités tout aussi diverses. Celles-ci comptent, par exemple :

  • l’abattage des arbres (exploitation)
  • la fabrication de produits en bois (transformation)
  • la protection contre les maladies (sylviculture)
  • la planification et la surveillance de l’utilisation des ressources (gestion)
  • la restauration des habitats naturels (conservation et protection de l’environnement)
  • et l’aménagement d’infrastructures récréatives (tourisme et loisir).

Les différents domaines au sein desquels ces activités se déroulent ne sont pas étanches. Plusieurs sont des collaborateurs naturels et font face à des défis communs, bien que chacun vive également des réalités distinctes. Il en est de même pour les parties prenantes du secteur. Alors que certaines sont liées à plusieurs domaines, d’autres s’intéressent plus spécifiquement à un aspect particulier de l’industrie.

D’où l’importance – peu importe le projet ou les activités – de bien connaître ses parties prenantes et de comprendre leur rôle en regard des défis que doit relever l’industrie.

La mobilisation des parties prenantes exige de gérer les relations avec elles avec rigueur et tact, en tenant également compte de leur influence potentielle ou actuelle sur le déroulement ou le dénouement du projet.

Ce guide souhaite fournir aux gestionnaires et aux professionnels du secteur forestier des renseignements leur permettant de naviguer plus efficacement à travers les méandres de la gestion de leurs parties prenantes.

Identifier les parties prenantes du secteur forestier

Les parties prenantes de la foresterie sont des individus ou des groupes qui s’intéressent aux projets et aux activités d’une organisation du secteur, ce qui peut inclure ses politiques ou ses produits. Leur intérêt provient généralement du fait qu’elles sont concernées par les activités de l’organisation. Ou elles font partie des organismes chargés de surveiller leur conformité aux nombreuses réglementations.

Identifier ses parties prenantes est la première étape à réaliser dans le cadre de l’élaboration d’un plan de mobilisation. Les renseignements colligés au cours de cet exercice permettent de connaître les préoccupations et le niveau d’influence de chacune des parties prenantes. Cela permet ensuite de les classer selon l’importance qu’on devrait leur donner dans le plan de mobilisation et dans la planification stratégique.

Comment identifier les parties prenantes du secteur forestier

  1. Définir le cadre du projet : se concentrer sur le domaine forestier spécifique ou la question en jeu.
  2. Dresser la liste des principaux groupes de parties prenantes : inclure les communautés locales, les organismes publics, les acteurs de l’industrie forestière, les ONG environnementales, les chercheurs et les populations autochtones.
  3. Impliquer les communautés locales : utiliser leurs connaissances pour repérer les personnes et les groupes importants.
  4. Analyser la dynamique du pouvoir : déterminer quelles parties prenantes possèdent une réelle influence.
  5. Utiliser les outils SIG : cartographier la zone pour identifier les modes d’utilisation des sols et les régions écologiques clés.
  6. Effectuer une analyse de réseau : comprendre les relations entre les différentes parties prenantes.
  7. Maintenir à jour la liste des parties prenantes : veiller à ce que les renseignements soient à jour et à ce que la liste inclue toutes les nouvelles parties.
  8. S’assurer d’être inclusif : impliquer les groupes marginalisés afin d’obtenir un large éventail de points de vue.
  9. Consulter les archives publiques : utiliser les rapports gouvernementaux et les plans d’occupation des sols pour identifier les parties concernées.
  10. S’impliquer auprès des parties prenantes : établir la communication dès le début pour instaurer la confiance et recueillir les avis.

Les différents groupes de parties prenantes du secteur forestier

Les parties prenantes de l’industrie forestière peuvent être regroupées en six catégories.

  • Administration publique et législateurs
  • Professionnels et gestionnaires du secteur forestier
  • Dirigeants des communautés et peuples autochtones
  • Professionnels de l’environnement, de la responsabilité sociale et de la gouvernance (ESG)
  • Experts en durabilité
  • Développeurs de projets et spécialistes des terres
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Voici un aperçu de leurs rôles ainsi que de certains défis rattachés à leur groupe.

Ministères, organismes publics et décideurs politiques

Qui?

  • Ministères responsables des forêts, des ressources naturelles, de l’agriculture, de l’environnement, de la conservation, du tourisme
  • Autorités municipales chargées de la gestion des forêts urbaines – parcs et loisirs, travaux publics, etc.
  • Services régionaux ou étatiques et organismes d’accompagnement offrant des expertises (scientifiques, politiques) comme le Service canadien des forêts (SCF)
  • Responsables des réglementations du secteur

Les rôles des administrations publiques dans le secteur forestier

Tous les domaines de la foresterie doivent gérer des relations avec des représentants de différentes instances administratives et législatives. Celles-ci participent notamment à la gouvernance forestière. Selon Elinor Ostrom, dans son ouvrage Gouvernance des biens communs, la gouvernance forestière peut être définie comme « l’ensemble des règles d’organisation des sociétés humaines dans l’optique du respect de la gestion durable des ressources forestières. »

Les parties prenantes du secteur public s’occupent de gérer les forêts publiques, ce qui comprend l’allocation des budgets pour la conservation et la gestion des ressources naturelles. Elles  en matière, par exemple, de « productivité, de diversité, d’opérations sylvicoles, de protection, de récolte et d’application des réglementations forestières ». Les environnements forestiers en matière, par exemple, de « productivité, de diversité, d’opérations sylvicoles, de protection, de récolte et d’application des réglementations forestières ». Elles influencent également les pratiques forestières à travers les politiques et la fiscalité.

Alors que certaines politiques ont pu entraîner, et entraîne encore, des conséquences négatives, d’autres s’inscrivent plutôt dans la prise de conscience de la nécessité d’agir pour protéger l’environnement. En janvier 2021, par exemple, le président Biden a publié le décret 14008, Tackling the Climate Crisis at Home and Abroad, qui comprend l’initiative America the Beautiful visant à préserver 30 % des terres et des eaux d’ici 2030. À la suite de ce décret, les ministère et service des forêts ont pris des mesures supplémentaires pour participer à l’atteinte de cet objectif.

Des défis de part et d’autre

Les parties prenantes de ce groupe sont aux prises avec un défi de taille : concilier croissance économique et pratiques forestières durables.

Mais pour les sociétés et les organismes qui doivent jongler avec les règles et les lois, le défi est de se conformer à leurs nombreuses obligations légales. Surveiller étroitement cette conformité est également d’une importance capitale.

Une des solutions possibles pour surmonter cette difficulté consiste à utiliser des technologies adaptée. Le logiciel de gestion des parties prenantes Boréalis offre par exemple un module de Gestion de la conformité conçu spécifiquement pour cette fonction.

Professionnels et gestionnaires du secteur forestier

Qui?

  • Gestionnaires, ingénieurs et techniciens forestiers
  • Sylviculteurs
  • Consultants forestiers

Au premier plan de la gestion des forêts

Les gestionnaires et professionnels forestiers s’occupent de la préservation et de la protection des forêts. Ils sont responsables de la gestion durable des zones utilisées pour la production de bois et les loisirs publics, ainsi que de celles qui sont protégées.

Certains travaillent sur le terrain alors que d’autres font davantage du travail de bureau. Parmi les tâches qui leur incombent, on peut trouver :

  • Planifier et diriger des enquêtes et des études
  • Préparer des rapports et des recommandations
  • Établir des plans de gestion pour les terres et les ressources
  • Approuver exercices et décision
  • Diriger et superviser des opérations

Naviguer entre plusieurs objectifs

Les parties prenantes qui s’occupent des forêts au quotidien doivent répondre à des objectifs économiques, environnementaux et sociaux.

Cette exigence complexifie l’ensemble de leurs opérations puisqu’elle les oblige justement à gérer plusieurs relations avec d’autres parties prenantes très diverses qui possèdent chacune leurs intérêts propres.

Nul doute que les services d’un bon nombre de ces professionnels sont requis, par exemple, par la Bluesource Sustainable Forests Company  la plus grande société forestière privée américaine consacrée à l’atténuation des effets des changements climatiques. L’entreprise gère 1,7 million d’acres de terres forestières précédemment utilisées pour l’exploitation industrielle du bois. Mais ces terres sont désormais dédiées à la séquestration de carbone, à l’adaptation au climat et la restauration de la biodiversité.

Cette initiative prouve qu’il est possible, même à grande échelle, de concilier ces trois catégories d’objectifs.

Mais si la perspective de devoir gérer des relations avec des parties prenantes rattachées à tous les aspects de l’atteinte de ces objectifs peut donner le vertige, il existe heureusement des solutions pouvant faciliter ces opérations.

Communautés locales et autochtones

Qui?

  • Communautés touchées par l’un ou l’autre des domaines  d’activités du secteur forestier
  • Communautés autochtones revendiquant leurs droits sur leurs territoires ancestraux

L’implication des communautés locales et autochtones

Les communautés concernées de près par les activités du secteur forestier souhaitent profiter de leurs forêts et de leur exploitation. Elles veulent également s’assurer que celle-ci est réalisée selon les règles de la préservation et de la durabilité.

Les promoteurs et responsables de projets forestiers ont tout intérêt à développer et entretenir de bonnes relations avec les habitants des zones touchées.

Les projets forestiers sont susceptibles de se répercuter sur le mode de vie, la culture et le bien-être des communautés. Consentement et collaboration sont donc souvent requis légalement, mais peuvent mener à des partenariats féconds. De plus, les points de vue locaux intégrés à la planification et à la gestion des projets forestiers favorisent la durabilité environnementale, sociale et économique.

Cependant, en raison de leur situation juridique, les Autochtones sont appelés à jouer un rôle particulier dans la gestion des forêts.

D’un côté, ils possèdent des droits sur leurs terres traditionnelles qui doivent être reconnus et respectés. De l’autre, leurs savoirs ancestraux liés à la nature peuvent contribuer à une gestion plus durable des forêts.

Garantir l’équité et l’inclusion

Historiquement, les communautés autochtones ont souffert de l’exploitation forestière qui s’est souvent faite au détriment de leurs intérêts. Au Québec (Canada), par exemple, une étude sociologique de 2015 révèle qu’avant les années 2000, la prise en compte des intérêts des peuples autochtones dans le régime forestier québécois était quasi-inexistante. Ce qui a occasionné des répercussions importantes, notamment sur « leurs activités de subsistance, telles que la chasse, le piégeage et la pêche. »

Selon cette même étude, le système mis en place depuis n’est pas parfait. Il n’en reste pas moins qu’il existe désormais des mécanismes de consultation et de participation obligatoires qui démontrent une évolution dans le traitemen  t des Premières Nations.

Soutenu par la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones, ce type d’obligations légales basées sur l’inclusion fait désormais partie, un peu partout dans le monde, des exigences gouvernementales envers les forestières.

Professionnels de l’environnement, de la responsabilité sociale et de la gouvernance (ESG)

Qui?

  • Évaluateurs d’impact environnemental
  • Gestionnaires durabilité
  • Consultants en ESG
  • Spécialistes des politiques forestières
  • Officiers de liaison avec les communautés
  • Conseil de bonne gestion forestière (FSC)
  • Organisation pour l’alimentation et l’agriculture (FAO)
  • Banque mondiale

Les rôles des professionnels de l’ESG en foresterie

Les professionnels de l’ESG jouent des rôles essentiels dans le secteur forestier.

Ils travaillent à évaluer les risques environnementaux, sociaux et de gouvernance associés aux projets. Ils développent des stratégies pour améliorer les performances de durabilité. Ils peuvent surveiller les opérations forestières afin qu’elles respectent les réglementations environnementales et sociales et préparer des rapports sur les pratiques et les performances ESG des entreprises. Ils participent à l’amélioration continue des pratiques forestières afin d’en réduire les conséquences sur l’environnement et les communautés locales.

La position des parties prenantes de l’ESG leur permet également de faciliter les communications entre l’entreprise et ses autres parties prenantes. Ils peuvent organiser des consultations et des exercices de sensibilisation et d’éducation. Ils peuvent répondre aux demandes et questions des parties, notamment à l’aide de rapports accessibles. Enfin, ils peuvent agir comme médiateurs lors de conflits entre l’entreprise et les communautés locales ou d’autres groupes d’intérêt.

Favoriser un avenir durable

À l’échelle mondiale, de gros joueurs participent à la promotion des valeurs liées aux critères ESG et de durabilité et à la mise en place de projets axés sur eux. La FAO et la Banque mondiale en font partie.

Le Conseil de bonne gestion forestière (Forest Stewardship Council) est un organisme international qui offre notamment des programmes de certification qui garantissent aux consommateurs des produits provenant de sources gérées de façon responsable.

Invité à plusieurs tables où s’élaborent des projets de toutes sortes, le FSC implique lui-même un large éventail de parties prenantes dans son processus décisionnel, y compris des représentants des industries du bois, des organisations environnementales, des communautés autochtones, et d’autres. Conscient de la valeur de l’engagement et du dialogue, il publie même un guide pour la mobilisation des parties prenantes.

Développeurs de projets et spécialistes des terres

Qui?

  • Entreprises privées
  • ONG
  • Communautés
  • Organismes gouvernementaux
  • Gestionnaires  de terres
  • Analystes en gestion des ressources naturelles
  • Consultants en aménagement de territoires forestiers

 

Les responsabilités des développeurs de projets et des spécialistes des terres

Les gens qui développent des projets dans le secteur forestier le font pour des raisons économiques, environnementales et sociales.

Certains exploitent la forêt pour la production de bois d’œuvre. D’autres en tirent des « produits forestiers non ligneux» (PFNL) comme les champignons, le sirop d’érable, les arbres et les couronnes de Noël, et certaines substances extraites de plantes forestières qui servent à fabriquer des produits pharmaceutiques et d’hygiène.

Les projets peuvent également toucher :

  • la reforestation
  • le reboisement ou le boisement
  • la conservation et la restauration écologique
  • l’agroforesterie
  • l’écotourisme
  • la production de biomasse
  • et plus encore.

Les spécialistes de la gestion des terres, pour leur part, contribuent à la durabilité des pratiques forestières. Ils planifient l’utilisation des terres, gèrent les questions de propriété foncière, veillent à la conformité aux lois et aux règles, surveillent l’état des terres et évaluent l’efficacité des pratiques de gestion en place.

 

Quel usage pour les terres?

Les promoteurs et les gestionnaires des terres sont préoccupés par les mêmes questions que la plupart des acteurs du secteur. Ils doivent s’adapter aux changements climatiques, en gérant les risques accrus d’incendies, de maladie et d’infestation. Ils subissent la pression de rentabiliser les pratiques durables et doivent s’adapter constamment à des réglementations complexes et changeantes.

Ils sont cependant les principales entités touchées par les conflits d’usage des terres, où plusieurs intérêts sont en jeu. Car le développement industriel ne peut se faire sans tenir compte des droits des peuples autochtones et des impératifs liés à la conservation et à la biodiversité.

Pour faciliter la gestion des biens fonciers, le logiciel Boréalis offre un module dédié à cet exercice. Celui-ci propose d’optimiser les démarches auprès des parties prenantes grâce notamment à des outils de centralisation de données et de cartographie.

Un écosystème à déchiffrer et à apprivoiser

Peu importe le projet ou l’ouvrage mené dans le secteur forestier, un plan de gestion et de mobilisation des parties prenantes est nécessaire et contribue à suivre les critères ESG et à atteindre les objectifs de développement durable.

Les gouvernements de tous les niveaux forment un groupe de parties prenantes d’une importance capitale, car omettre de se conformer à leurs exigences peut entraîner des conséquences pouvant mettre en péril la continuité de travaux ou même le succès d’un projet.

Cela dit, tous les acteurs du secteur sont importants, qu’ils se trouvent davantage du côté de la participation (professionnels du secteur) ou des revendications (communautés autochtones).

Pour complexifier encore les choses, certains individus et organismes font partie de plus d’un groupe et doivent aussi concilier plusieurs intérêts. Une communauté peut vouloir mettre un projet en place, mais devoir convaincre de son bien-fondé certains de ces membres. Des gestionnaires de terres peuvent très bien être des spécialistes des facteurs ESG et des défenseurs des droits des communautés locales.

Ce qu’il faut retenir ici? Ce sont les interactions et les échanges entre tous ces acteurs qui sont susceptibles d’augmenter les chances d’atteindre le fameux équilibre entre profitabilité et durabilité.

Avec ses nombreux modules, le logiciel Boréalis fournit aux acteurs du secteur forestier une solution complète pour gérer tous les aspects des relations avec les parties prenantes.

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