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Comprendre les parties prenantes de l’industrie minière 

Nombreuses et diversifiées, les parties prenantes de l’industrie minière connaissent ces dernières années une évolution qui accompagne celle du secteur lui-même, appelé à se réinventer avec les énergies renouvelables.

En introduction à son 20e rapport sur les minières paru en juillet 2023, PwC cite Monica Banting, leader nationale aux Services au secteur minier et associée chez PwC Canada : « La demande pour les minéraux critiques, qui alimente [sic] un essor croissant des exigences de développement durable comme les véhicules électriques, exige des minières qu’elles se réinventent et réfléchissent à la meilleure façon de soutenir leurs parties prenantes à l’échelle mondiale. »

Cela résume les conclusions du rapport qui soulignent également que les 20 prochaines années du secteur minier seront façonnées par la transition énergétique. Les minières devront notamment « composer avec le rôle croissant que les gouvernements – et de nouveaux acteurs comme les constructeurs automobiles – jouent dans le secteur. »

Les défis ne manqueront pas pour cette industrie dans les décennies à venir, et l’un d’eux concernera indéniablement la gestion des parties prenantes.

Qui sont ces parties prenantes? Quels sont leurs rôles, leurs intérêts et leur importance? Et quels sont les avantages à les mobiliser avec succès?

Qui sont les parties prenantes de l'industrie minière?

L’industrie des minéraux et métaux se trouve à un tournant de son existence, et elle fait face à un défi unique. En même temps qu’elle doit participer à l’effort collectif de développement durable et de protection de l’environnement, elle doit augmenter sa production afin de soutenir la chaîne d’approvisionnement mondiale avec les matériaux dont celle-ci a besoin pour poursuivre la transition vers un avenir sans carbone.

Les minéraux critiques comme le cuivre, le lithium, le cobalt et le graphite font l’objet d’une demande sans cesse grandissante, propulsée par les objectifs mondiaux de zéro émission nette. Le développement du parc de véhicules électriques et les besoins des énergies propres provenant des parcs éoliens, des panneaux solaires et du nucléaire sont notamment en cause.

À travers les ajustements nécessaires qu’il doit opérer, le secteur minier voit également ses relations avec ses parties prenantes se complexifier encore davantage.

Les catégories de parties prenantes du secteur minier

Les parties prenantes du secteur minier comprennent tous les acteurs impliqués dans les projets d’exploitation minière ou qui peuvent être touchés par les activités de l’industrie. On les retrouve dans les catégories suivantes :

  • Les actionnaires et les investisseurs
  • Les gouvernements de tous niveaux
  • Les communautés locales
  • Les ONG
  • Les communautés autochtones
  • Les groupes environnementaux
  • Les parties prenantes de la mer (acteurs de la pêche commerciale, communautés maritimes et de navigation, infrastructures en mer, etc.)
  • Les fournisseurs
  • Les travailleurs de la société et les autres
  • Les syndicats
  • Les autres sociétés minières
  • Les groupes sectoriels
  • Les clients

Analyse des parties prenantes des sociétés minières

Certaines parties prenantes occupent forcément une place prépondérante dans l’ensemble des entités et des individus touchés par un projet minier.

Les rôles et les intérêts des principales parties prenantes du secteur minier

Les actionnaires et les investisseurs

Les investisseurs se trouvent bien entendu parmi les premières parties prenantes de l’industrie. Leur rôle est essentiel : sans ressources financières, point de projet. Leurs intérêts? Obtenir un bon rendement. Les investisseurs exigent donc des minières qu’elles surveillent leurs frais d’exploitation et qu’elles leur rendent des comptes régulièrement sur leurs activités.

Par ailleurs, les actionnaires seraient en partie responsables – avec les clients – des fusions et des acquisitions (M&A) réalisées dans le secteur dans les dernières années. Dans le contexte de la transition énergétique, ceux-ci réclament des portefeuilles diversifiés et des engagements de durabilité selon GlobalData. Ces mouvements dans le paysage des sociétés minières devraient se poursuivre dans les années à venir. Ils participeront ainsi à la complexification de la gestion des relations avec les parties prenantes.

Les gouvernements de tous niveaux

Les gouvernements ont tout intérêt à voir se réaliser des projets liés au succès de la transition énergétique. D’autant plus que ces projets créent des emplois et stimulent l’économie. D’ailleurs, de nombreux gouvernements à travers le monde offrent des mesures de soutien aux sociétés minières voulant s’installer sur leur territoire.

Bien entendu, malgré leur enthousiasme, ils doivent également veiller au respect des lois et des règlements établis pour protéger les communautés et l’environnement. Car c’est aussi leur rôle d’accorder les permis nécessaires aux opérations à toutes les étapes du projet – l’exploration, la construction et l’exploitation – et de valider les plans de remise en état.

Les communautés autochtones et locales

Le rôle des communautés autochtones vis-à-vis des minières, c’est celui qu’elles se sont donné comme défenseuses de leurs droits, notamment en matière de souveraineté liée à l’utilisation de leurs terres. Elles veulent avoir leur mot à dire sur les décisions écologiques durant toutes les étapes de vie de la mine. La responsabilité des promoteurs envers le site une fois la phase d’exploitation terminée fait d’ailleurs partie de leurs préoccupations, puisqu’elles ont connu dans le passé de mauvaises expériences de ce côté.

Les communautés autochtones partagent également avec les autres communautés locales le désir d’être respectées. Elles tiennent non seulement à conserver leur qualité de vie, mais elles souhaitent également que les projets améliorent le sort de leurs membres, en leur fournissant, par exemple, des emplois de valeur et des formations pour y accéder. Les communautés autochtones et locales veulent bénéficier d’avantages tangibles en échange de leurs concessions.

Les groupes environnementaux

Même s’ils ne sont pas des détenteurs de droits comme les autochtones, les groupes environnementaux qui se portent à la défense de la planète se font voir et entendre haut et fort. Ils sont les chiens de garde des questions environnementales et s’intéressent particulièrement à la protection de l’environnement, à la conservation de la biodiversité, et à la promotion du développement durable.

L’engagement de ces groupes envers les questions environnementales est désintéressé. Les militants ne se battent pas pour leur groupe ou pour leur personne, mais pour la société, pour que le monde ait un avenir. Ces groupes travaillent sur plusieurs fronts, alors qu’ils tentent d’influencer les entreprises, mais également les gouvernements, les décideurs responsables d’établir les règles.

Les fournisseurs et partenaires

Dans le contexte d’une chaîne d’approvisionnement mondiale fragilisée, le rôle des fournisseurs est primordial. Et les défis de développement durable qui attendent le secteur minier dans les prochaines années devraient confirmer l’importance d’établir d’excellentes relations avec ceux-ci.

Parmi ces défis? Accroître les technologies renouvelables sur les sites et développer de nouvelles opérations minières et des procédés de raffinage à faibles émissions de carbone.

Ces nouvelles réalités feront en sorte que « les minières devront également travailler avec d’autres secteurs, comme les constructeurs automobiles et les fabricants de batteries en tant qu’équipementiers, par le biais de coentreprises, de partenariats et d’accords d’enlèvement pour assurer l’approvisionnement. » indique le 20e rapport de PwC – Minières.

Les clients

Ne sous-estimons pas le rôle des clients, puisqu’ils sont directement reliés à la pression exercée sur le secteur. Les entreprises œuvrant dans l’aérospatiale, la défense, les télécommunications, l’informatique et les énergies propres cherchent simplement à combler les besoins nécessaires à leur production. Et cela oblige les minières à revoir leurs modes de gestion et d’opération afin de demeurer rentables.
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Comment ces parties prenantes influencent-elles les opérations et les stratégies des sociétés minières ?

Les parties prenantes ont le potentiel d’influencer grandement les activités des sociétés minières.

Les gouvernements et les investisseurs

Sans surprise, les gouvernements et les bailleurs de fonds se trouvent au premier plan des « influenceurs ».

Dès les premières étapes d’un projet minier, il peut s’avérer extrêmement difficile de remplir les conditions requises pour obtenir l’approbation du gouvernement. Sans les outils adéquats pour gérer efficacement les données, de nombreux projets ne parviennent pas à remplir ces conditions et sont contraints de jeter l’éponge.

Traditionnellement, les études de faisabilité étaient concentrées sur la géologie et l’ingénierie afin de déterminer la nature, le volume et la qualité du minéral, et la meilleure méthode d’extraction. On présumait alors que les besoins en main-d’œuvre, en équipement, en transport, en énergie et en permis seraient facilement comblés.

Aujourd’hui, alors que tous se battent pour des ressources limitées, que la chaîne d’approvisionnement bat de l’aile et que le recrutement peut être difficile, les investisseurs et les gouvernements veulent tout connaître des capacités des sociétés à surmonter ces obstacles potentiels. Dans le cas de manquements aux réglementations, les conséquences peuvent être désastreuses. « L’approbation réglementaire est devenue un enjeu majeur, et plus d’un projet de grande envergure n’a pas pu voir le jour en raison de retards ou de refus de permis. Dans certains cas, cela a coûté des centaines de millions de dollars aux propriétaires » [Traduction libre], peut-on lire dans un rapport de KPMG sur les projets miniers.

Les Autochtones

Plusieurs pays dans le monde possèdent des lois qui obligent les sociétés minières et autres à consulter leurs populations autochtones et à tenir compte de leurs droits et intérêts. Cette obligation se retrouve, par exemple, dans la Loi sur les mines du Canada. Le Pérou a adopté en 2011 la Loi sur la consultation préalable. Et aux États-Unis, bien que les lois puissent varier d’un État à l’autre, deux lois nationales exigent la consultation des peuples autochtones pour divers projets, soit la National Historic Preservation Act et la National Environmental Policy Act.

Dans ce contexte, il est clair que l’implication de ces groupes va façonner les décisions et les opérations des sociétés.

Les groupes environnementaux

Les groupes environnementaux ont la possibilité d’influencer les projets miniers dans plusieurs sphères. Ils peuvent notamment :

  • influencer l’opinion publique grâce à la sensibilisation
  • plaider auprès des décideurs et des régulateurs en faveur de réglementations environnementales plus strictes, d’études d’impact plus complètes et d’une meilleure application des lois existantes
  • discuter des risques environnementaux avec les investisseurs et les autres parties prenantes
  • soutenir les communautés locales qui tentent de se faire entendre

Les fournisseurs et partenaires

En raison de leurs produits, de leurs services et de leur expertise, les fournisseurs et les partenaires des minières sont directement reliés à la capacité de production de celles-ci. Leur influence peut être liée à des facteurs économiques, logistiques ou opérationnels, ce qui en fait des parties prenantes essentielles dans la planification stratégique.

Des stocks limités ou des ruptures de stock peuvent avoir des conséquences sur les délais et les coûts du projet. Même chose pour l’incapacité à offrir des services de soutien et d’entretien.

En revanche, les expertises des fournisseurs peuvent avoir une incidence sur l’efficacité et la sécurité des projets, notamment grâce à l’introduction de technologies innovantes. Et occasionnellement, les partenaires sont impliqués dans des processus décisionnels collaboratifs, en particulier pour des projets de grande envergure. Leur contribution est susceptible d’orienter les plans et les stratégies du projet.

Les clients

Les clients définissent souvent la portée et les objectifs des projets miniers en fonction de leurs propres objectifs stratégiques et besoins opérationnels. Leurs exigences déterminent la planification, la conception et l’exécution des projets.

Ils peuvent également tenir le rôle d’investisseurs, ce qui augmente forcément leur degré d’influence.

Les clients peuvent avoir des attentes ou des exigences envers les objectifs de production, les normes de qualité, les objectifs de sécurité et les critères de durabilité environnementale. Leur tolérance au risque et leurs préoccupations en matière de stratégies d’atténuation des risques peuvent influencer leurs décisions concernant le projet.

La mobilisation des parties prenantes dans l'industrie minière

Les avantages d’une mobilisation bien menée

Il existe de nombreux avantages à mobiliser de façon efficace les parties prenantes dans les projets miniers. Et ces avantages mettent en évidence l’importance d’accorder à l’exercice toute l’attention qu’il requiert. Ils contribuent notamment au succès du projet, à l’obtention de l’acceptabilité sociale et à l’atteinte d’objectifs de développement durable.

Un engagement responsable des parties prenantes permet de :

  • Tenir compte des préoccupations et des besoins des communautés (locales, autochtones, vulnérables, etc.) afin d’obtenir le permis social d’exploitation
  • Instaurer la confiance et encourager la compréhension et les relations positives
  • Déterminer et prévenir certains risques associés au projet
  • Se conformer aux réglementations, puisque plusieurs autorités exigent des minières des rapports sur leurs activités de mobilisation avec elles
  • Prévenir des conflits potentiels grâce à la connaissance et à la compréhension des réalités des parties et à la création d’un terrain propice à la discussion et à la négociation
  • Profiter de leurs connaissances et expertises, de leurs innovations et de leurs meilleures pratiques
  • Renforcer sa réputation en démontrant son souci de transparence et son sens des responsabilités

Aperçu du processus d'engagement des parties prenantes dans le secteur minier 

D’abord, plus les activités de mobilisation des parties prenantes débutent tôt dans le projet, plus elles sont bénéfiques. Car elles fournissent l’occasion de déterminer et de comprendre les préoccupations, les besoins et les attentes de celles-ci et de bâtir avec elles des relations de confiance.

Voici les étapes que pourrait contenir un processus de mobilisation dans le secteur minier

  • Identification des parties prenantes : Déterminer les groupes et les individus susceptibles d’avoir des intérêts dans le projet ou d’être touchés par lui
  • Analyse des parties prenantes : Évaluer leurs besoins, leurs attentes, leurs préoccupations, leurs intérêts et leur degré d’influence. Les regrouper, et classer ces groupes par importance, selon les priorités
  • Plan de mobilisation : Définir des objectifs, des méthodes de communication et de participation personnalisées et des échéanciers pour chacune des parties prenantes, en tenant compte de leur diversité et de leurs spécificités
  • Communications : Communiquer avec les parties prenantes pour les informer du projet, de ses objectifs et de ses avantages, et de son intérêt à écouter ce qu’ils ont à dire
  • Activités de mobilisation : Organiser des consultations, dialoguer, récolter des commentaires, recueillir des données qualitatives et quantitatives, analyser, et intégrer ces renseignements au plan stratégique

Étude de cas : Engagement des parties prenantes dans le secteur minier

Voici l’exemple d’une entreprise minière ayant réussi le pari de mobiliser ses parties prenantes avec succès.

L’entreprise minière canadienne Agnico Eagle Mines Limited (AEM) exerce des activités minières au Nunavut depuis 2007. Elle a toujours eu le souci d’agir de manière socialement responsable et de contribuer au mieux-être des collectivités dans lesquelles elle est installée, les communautés inuites du nord du pays. La société a donc cherché une solution logicielle qui pourrait la soutenir dans ses efforts et améliorer ses performances en ces matières.

Elle avait notamment des soucis concernant le suivi des communications et des données, qui se faisait à l’aide de courriels et de feuilles de calcul. La difficulté à retrouver rapidement des renseignements posait également des défis, tout comme les suivis des problèmes de toutes sortes et de l’évolution de l’engagement communautaire.

Après avoir examiné une dizaine de systèmes différents, AEM a arrêté son choix sur le logiciel Boréalis, un logiciel de gestion des parties prenantes spécialisé, parfaitement adapté aux tâches requises par la mobilisation des parties prenantes.

Grâce aux nombreuses fonctionnalités de Boréalis, la minière a vu ses pratiques s’améliorer grandement, avec, par exemple :

  • Une meilleure communication avec les parties prenantes
  • Une efficacité d’exécution accrue
  • Un processus décisionnel amélioré
  • Une stratégie mieux alignée sur les commentaires et les rétroactions des communautés
  • Des suivis facilités

Concrètement, ces ajustements ont permis à AEM de :

  • Mieux mesurer ses indicateurs d’acceptabilité sociale
  • Évaluer l’efficacité des activités de mobilisation et le niveau de confiance des parties prenantes
  • Nourrir des relations saines avec les communautés
  • Évaluer le succès des programmes d’investissement et de développement communautaires

Avec pour objectif de mesurer sa performance sociale avec la même rigueur que celle utilisée pour tous les autres aspects de ses opérations, la société a établi une relation plus forte avec les communautés et optimisé ses programmes d’engagement avec les parties prenantes.

Étude de cas-Agnico

Devenez plus efficace en en assurant le suivi de ses relations avec la communauté

À retenir

  • L’industrie des minéraux et métaux se transforme en raison de nouveaux marchés issus des nouvelles technologies et des objectifs de développement durable.
  • Les parties prenantes des projets miniers suivent cette évolution, avec l’arrivée de nouveaux joueurs, et l’augmentation de la présence gouvernementale liée aux exigences environnementales.
  • Le nombre et la diversité des parties prenantes – avec chacune ses intérêts, ses préoccupations, son pouvoir d’influence, etc. – complexifient les relations avec elles, et exigent une gestion irréprochable de ces relations.
  • Des parties prenantes ont le pouvoir d’influencer de façon considérable les opérations et les stratégies de sociétés minières. Parmi elles, les investisseurs, les gouvernements, les communautés autochtones et les groupes environnementaux.
  • Une mobilisation efficace des parties prenantes comporte de nombreux avantages qui permettent, ultimement, d’obtenir l’acceptabilité sociale, d’atteindre des objectifs de développement durable, et de faire du projet un succès.
  • Au-delà de l’évolution du secteur des minéraux et métaux, une gestion saine et efficace des parties prenantes ne peut qu’entraîner des répercussions positives.
  • Le logiciel Boréalis a été conçu pour répondre aux besoins des sociétés souhaitant améliorer leurs relations avec leurs parties prenantes, et conséquemment, la fluidité de leurs opérations.

Depuis près de 20 ans, Boréalis aide des entreprises à travers le monde à atteindre leurs objectifs grâce à ses outils conviviaux qui facilitent une multitude de tâches associées à la mobilisation des parties prenantes.

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